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Prévention

Si je suis impliqué.e dans une situation qui peut être source de traumatisme, que puis-je faire pour éviter un psychotrauma, quelle prévention mettre en place ?

Nous n’aborderons ici la prévention liée à la violence interpersonnelle – les attentats, les catastrophes naturelles et les accidents sont du ressort de la puissance publique, des assurances, etc.

1. Les incestes, les abus sexuels dans l’enfance, la violence conjugale sont-ils héréditaires ?

Non, mais il faut savoir que si l’enfant que j’ai été a été violenté par des adultes responsables de lui –  et pour l’enfant il s’agit de tous les adultes proches de lui -,  une part très profonde de moi restera convaincue toute sa vie  que cette violence est normale. Cette part de moi pourra, dans des situations particulières, prendre les rênes de ma vie et me conduire à accepter de nouveaux actes violents en tant qu’auteur ou que victime.

Cette chaîne transgénérationnelle de malheur peut être rompue par un accompagnement adapté. Ces réalités soulignent l’importance, si j’ai été confronté.e à des faits de violences sexuelles sur enfant.s ou de violence entre partenaires, de saisir le bon moment pour interroger les victimes potentielles  de l’auteur.e  de ces violences ; et l’importance d’ouvrir l’écoute à leur souffrance par d’autres conseils que : “ Oublie, tourne la page, c’est du passé”.

Un enfant qui se construit dans un foyer parental violent n’a que deux solutions : 

  • soit il s’identifie à l’auteur.e des violences, et il risque de devenir plus tard lui-même auteur de violences.
  • soit il s’identifie à la victime des violences, et il risque alors de devenir plus tard lui-même victime de violences.

Si à un moment de ma vie, j’ai élevé des enfants auprès d’un.e partenaire violent.e, je peux casser cette chaîne familiale de malheur  en accompagnant mes enfants dans leur appréciation de la qualité de relations qu’ils nouent avec leur partenaire. D’abord, en parlant à votre jeune de ce qui s’est passé pour vous. Même si, dans notre  société actuelle, un parent n’a pas à décider qui sera le partenaire de son enfant, son regard peut avoir un poids important : en prévention, vous pouvez aider votre jeune à prendre du recul sur la façon dont il communique avec son/sa partenaire.

2. Dans les conflits, la violence a tôt fait d’apparaître, en soi ou en l’autre. Comment désamorcer cette spirale naissante ?

Toutes les approches dites de développement personnel apportent des progrès dans le domaine de la prévention.
Il existe des groupes qui travaillent spécifiquement les questions soulevées par l’émergence de la violence dans une relation entre personnes.
C’est en particulier le cas de la Communication Non Violente, école de pensée dont Marshall B. Rosenberg est le fondateur.

Qu’est-ce que la CNV? 

C’est un courant de pensée et des centres de formation ouverts à tou.tes. Ses adeptes, donnant priorité absolue à la qualité de leurs relations, se trouvent engagés à y travailler, à contresens d’une civilisation distancieuse qui dénie toute réalité à ce qui ne se chiffre pas.

L’objectif de la CNV est de quitter la tentation de juger (par exemple : « Se montrer violent.e, c’est mal, faire de la CNV, c’est bien ») au profit d’une clarification de notre intention à chaque instant. Aucune intention n’est mauvaise, mais les conséquences pour soi ou pour les autres sont différentes en fonction de notre intention. La CNV permet de nous responsabiliser par rapport à ce que nous vivons, d’accéder pleinement à nos ressources et à notre capacité de choix pour engager notre énergie dans des actes emplis de sens.

En d’autres termes, l’injonction intime de communiquer sans violence sollicite à chaque instant notre créativité : mes besoins et ceux de l’autre ont la même légitimité. L’école de Rosenberg fait réfléchir à ce qui se joue en soi et dans les relations, une réflexion qui aide à passer de la peur du conflit à la richesse du conflit, et accorde une place importante à la reconnaissance mutuelle et à la gratitude. L’intelligence collective s’en trouve accrue : la CNV alimente une transition vers une société où les besoins de tous puissent être pris en compte, et promeut la coopération dans les organisations et les structures hiérarchiques.

Nous souhaiterions plutôt cibler sur les couples de partenaires et les jeunes des actions pour leur développement personnel, et le développement de relations non-violentes, tout en restant ouverts à tous les publics. Nous sommes prêts à collaborer avec toute personne porteuse d’un projet dans cette direction.