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Le psychotrauma

Mieux comprendre les victimes de traumatismes : qu'est ce que le psychotrauma ?

 

Un psychotrauma ou traumatisme est un événement ou une succession d’événements qui provoquent une avalanche de ressentis : peur voire terreur, panique, douleurs physiques, sentiment d’impuissance, culpabilité, honte… L’intensité de ce que je ressens me plonge dans l’incompréhension,  la confusion, le désarroi, voire paralyse toute réflexion.

Le temps peut apporter l’apaisement d’une blessure traumatique. Mais si ce n’est pas le cas, on parle d’état de Stress Post Traumatique (SPT).  Le SPT modifie mon comportement, soit soudainement, soit peu à peu : j’évite certaines situations (lieux, personnes, activités…), j’ai des réactions étonnantes pour les autres et souvent disproportionnées que mon corps manifeste (oppression respiratoire, palpitations, sueurs….). Mon fonctionnement mental peut être impacté : difficultés d’apprentissage, amnésie, insomnies, cauchemars, flashbacks, troubles du comportement alimentaire, irritabilité, difficultés de concentration, difficulté à savoir ce que je ressens, anesthésie des sentiments, sursauts, qui-vive permanent,… On voit que le SPT n’est pas la conséquence d’un simple “coup dur” :  être en deuil l’année qui suit la perte d’un proche, par exemple, n’est pas être en état de psychotrauma.

Un traumatisme qui ne guérit pas de lui-même peut engendrer une dépression, un suicide, un isolement, l’apparence d’une maladie mentale (scarifications…). Quand le traumatisme vient d’une autre personne et surtout s’il survient dans l’enfance et qu’il s’agit d’une personne proche, cela peut aller jusqu’à des comportements à haut risque de destruction de soi ou de l’autre : drogues, délinquance, prostitution, violences familiales.

Le plus souvent, le SPT mine de façon sournoise le quotidien de  ceux qui vivent dans cet état, et qui s’y habituent au point de le considérer comme normal. Il ne l’est pourtant pas. Le temps passant, les blessures traumatiques restées ouvertes sont retrouvées bien plus fréquentes dans de nombreuses maladies, ce qui laisse penser que le traumatisme est co-responsable de ces maladies : maladies «psychosomatiques » bien sûr, mais aussi maladies cardiaques, digestives, respiratoires, gynécologiques ou obstétricales, maladie d’Alzheimer, obésité, diabète…

En état de SPT, j’endure des moments d’incontrôlable ouverture de ma mémoire traumatique, qui peuvent aller jusqu’à me  retrouver plongé.e dans  le ou les évènement.s traumatisants avec le ressenti pénible qui lui est associé. Les formes en sont souvent moins impressionnantes : ruminations, cauchemars, insomnies, flash-backs, sursauts, réactions disproportionnées à certains évènements, difficultés d’attention et de concentration, … jusqu’à des épisodes pseudo-délirants.

Sur le qui-vive, je cherche à éviter les situations susceptibles d’ouvrir ma mémoire traumatique. C’est ainsi que je peux me trouver dans l’impossibilité de me rendre dans certains lieux, de rencontrer certaines personnes… cela peut aller jusqu’à l’enfermement volontaire. Ce sont mes stratégies pour tenter d’oublier.

Ainsi, j’évite dans la mesure du possible de me connecter à mon propre ressenti, pour m’épargner de la souffrance (amnésie, respiration thoracique à la place de la respiration naturelle, qui est celle du ventre, …).

Ce fonctionnement mental peut me donner des sentiments d’étrangeté à moi-même et aux autres, d’avenir bouché,…

Dans de nombreuses situations, nous croyons que ce qui s’explique est supportable. Que de comprendre les raisons qui amène l’autre à cette violence va nous permettre de la tolérer. Plus, nous croyons que, parce que nous avons compris de quelles expériences qu’elle a vécues provient l’attitude violente de l’autre, nous allons pouvoir la changer avec le temps. 
C’est une profonde erreur à double titre : d’une part, la personne proche d’un auteur de violences n’est pas dans la bonne posture pour l’aider à dépasser sa violence, de par sa proximité même. D’autre part, l’expérience acquise par les aidants de ses situations de violence relationnelle montre que la compréhension des racines de la violence chez une personne n’est pas suffisante pour la surmonter. 

Très souvent, la personne traumatisée cherche à se confier à une personne en qui elle a confiance. Si je suis cette personne, écouter vraiment une personne traumatisée implique d’être moi-même au clair avec les blessures, parfois traumatisantes elles aussi, de ma propre vie. Aussi puis-je être tenté.es de refuser d’aller regarder de ce côté-là. Ce refus me conduit à adresser une fin de non-recevoir à la personne qui souhaiterait se confier à moi. Ignorant.e des soins efficaces qui sont désormais possibles, je réponds : “Oublie, tourne la page, c’est du passé”. Une personne en état de SPT qui entend cela ne se sent pas écoutée. Cela peut approfondir sa blessure. Pour l’éviter, elle se taira. Elle donnera le change. Et elle pourra le donner toute sa vie. 

Ainsi tous les aspects de la vie peuvent être impactés  par le psychotrauma : couple, famille, travail, vie sociale. Bien évidemment toutes ces réactions au traumatisme sont normales : c’est la situation vécue qui ne l’est pas.

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